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Faceaux conflit du passé, la démarche historienne visant l'objectivité entre-t-elle toujours en contradiction avec le travail de mémoire, par définition, subjectif ? Mémoires : souvenirs
RNV5. Par Thibaut Cojean, publiĂ© le 16 Mai 2019 2 min LycĂ©e Histoire-gĂ©ographie Bac Dans chacune des sĂ©ries gĂ©nĂ©rales et dans trois sĂ©ries technologiques, lâhistoire-gĂ©ographie a une place importante. Pour grappiller des points au bac, vous pouvez illustrer vos propos par des paroles de personnages historiques. Voici notre sĂ©lection de citations Ă utiliser Ă bon escient. Quâils aient Ă©tĂ© des personnalitĂ©s politiques, des chefs dâĂtat, des Ă©crivains, des militaires ou des artistes, de nombreux hommes et femmes du XXe siĂšcle ont Ă©tĂ© commentateurs de lâactualitĂ© de leur Ă©poque. Aujourdâhui, les paroles de ces personnages historiques sont restĂ©es et servent bien souvent Ă mettre en relief des commentaires ou des dissertations. Câest notamment le cas au baccalaurĂ©at, Ă l'Ă©preuve dâhistoire-gĂ©ographie. Enjeux gĂ©opolitiques, rĂ©gimes politiques, conflits, indĂ©pendances ou unions, retrouvez notre sĂ©lection de citations Ă utiliser dans votre copie, selon le chapitre. Lire aussi La France de 1945 Ă nos jours Bilan et mĂ©moire de la Seconde Guerre mondiale "Paris ! Paris outragĂ© ! Paris brisĂ© ! Paris martyrisĂ© ! Mais Paris libĂ©rĂ© ! LibĂ©rĂ© par lui-mĂȘme, libĂ©rĂ© par son peuple avec le concours des armĂ©es de la France, avec lâappui et le concours de la France tout entiĂšre, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France Ă©ternelle." Charles de Gaulle 1890â1970, le 25 aoĂ»t 1944 lors de la libĂ©ration de Paris. "Que seriez-vous devenus sans moi ? Pendant que le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, hors de nos frontiĂšres, poursuivait la lutte, jâai prĂ©parĂ© les voies Ă la libĂ©ration en conservant une France douloureuse, mais vivante." MarĂ©chal PĂ©tain 1856â1951, le 23 juillet 1945 Ă lâouverture de son procĂšs. "La France, patrie des LumiĂšres et des droits de lâhomme, terre dâaccueil et dâasile, la France, ce jour-lĂ , accomplissait lâirrĂ©parable. Manquant Ă sa parole, elle livrait ses protĂ©gĂ©s Ă leurs bourreaux." Jacques Chirac, le 16 juillet 1995 lors des commĂ©morations de la Rafle du Velâ dâHivâ. LâĂ©volution politique, Ă©conomique et culturelle en France "La rĂ©forme, oui ; la chienlit, non !" Charles de Gaulle 1890â1970. "Soyons rĂ©alistes, demandons lâimpossible." Citation faussement attribuĂ©e Ă Ernesto Che Guevara 1928â1967 et reprise par les manifestants de Mai 68. "La France ne peut ĂȘtre la France sans la grandeur." Charles de Gaulle 1890â1970. "Les Français aiment la bagnole." Georges Pompidou 1911â1974. LâEurope de 1945 Ă nos jours LâEurope de lâOuest en construction jusquâĂ la fin des annĂ©es 1980 "Et on entendra la France crier âAllemagne, me voilĂ ! Suis-je ton ennemie ? Non ! je suis ta sĆur ! [âŠ] Soyons la mĂȘme RĂ©publique, soyons les Ătats-Unis dâEurope !â" Victor Hugo 1802â1885, discours Ă lâAssemblĂ©e nationale le 1er mars 1871. "La contribution quâune Europe organisĂ©e et vivante peut apporter Ă la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques." Robert Schuman 1886â1963, le 9 mai 1950. "Je pense quâentre des peuples qui sont gĂ©ographiquement groupĂ©s comme les peuples dâEurope, il doit exister une sorte de lien fĂ©dĂ©ral." Aristide Briand 1862â1932. Le temps des dĂ©mocraties populaires 1948â1989 "Si le socialisme qui se pratique chez nous Ă©tait trĂšs attirant et trĂšs correct, câest lâOuest qui aurait dĂ» construire le mur ! Cela aurait Ă©tĂ© correct dâaprĂšs moi." Stefan Heym 1913â2001. "Quelquâun que vous avez privĂ© de tout nâest plus en votre pouvoir. Il est de nouveau entiĂšrement libre." Alexandre Soljenitsyne 1918â2008. Les enjeux europĂ©ens depuis 1989 "Le pouvoir quâon enlĂšve au peuple, aucun autre peuple ni aucune rĂ©union de peuples nâen hĂ©rite. Ce sont des technocrates dĂ©signĂ©s et contrĂŽlĂ©s encore moins dĂ©mocratiquement quâauparavant qui en bĂ©nĂ©ficient et le dĂ©ficit dĂ©mocratique, tare originelle de la construction europĂ©enne, sâen trouve aggravĂ©." Philippe SĂ©guin 1943â2010. Lire aussi Le monde de 1945 Ă nos jours Le monde en 1945 "Le monde est ce quâil est, câest-Ă -dire peu de chose". Albert Camus 1913â1960, Ă©ditorial de Combat, 8 aoĂ»t 1945. "Nous avons gagnĂ© contre les Allemands la course Ă la dĂ©couverte." Harry Truman 1884â1972, prĂ©sident des Ătats-Unis, message radiodiffusĂ©, 6 aoĂ»t 1945. "Allemagne, annĂ©e zĂ©ro". Titre du film 1948 de Roberto Rossellini 1906â1977. "LâEurope se trouve aujourdâhui devant le dĂ©clin, mais lâEurope ne peut pas rĂ©gresser, elle doit vivre, pour nous, pour les EuropĂ©ens et pour le monde entier." Konrad Adenauer 1876â1967 en 1946. De la sociĂ©tĂ© industrielle Ă la sociĂ©tĂ© de communication "Dans le monde qui Ă©tait le leur, il Ă©tait presque la rĂšgle de dĂ©sirer toujours plus quâon ne pouvait acquĂ©rir." Georges Perec 1936â1982, dans Les Choses 1965. "Je veux de lâargent, simplement pour ĂȘtre riche." John Lennon 1940â1980. "La publicitĂ©, câest la plus grande forme dâart du XXe siĂšcle." Marshall McLuhan 1911â1980. "Personne ne se souviendrait du bon Samaritain sâil nâavait eu que de bonnes intentions. Il avait aussi de lâargent." Margaret Thatcher 1925â2013. Les grands modĂšles idĂ©ologiques et la confrontation Est-Ouest jusquâaux annĂ©es 1970 "Ich bin ein Berliner" John Fitzgerald Kennedy 1917â1963, Ă Berlin-Ouest le 16 juin 1963. "De Stettin dans la Baltique jusquâĂ Trieste dans lâAdriatique, un rideau de fer est descendu sur lâEurope." Winston Churchill 1874â1965, le 5 mars 1946. ModĂšles amĂ©ricains et soviĂ©tiques "Si le communisme ne devait pas conduire Ă la crĂ©ation dâun homme nouveau, il nâaurait aucun sens." Ernesto Che Guevara 1928â1967. "Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays." John Fitzgerald Kennedy 1917â1963, discours dâinvestiture, le 20 janvier 1961. "Non je ne suis pas AmĂ©ricain, je suis lâun des 22 millions de Noirs qui sont victimes de lâamĂ©ricanisme." Malcom X 1925â1965. Le conflit israĂ«lo-palestinien "Ce nâest pas la libĂ©ration de la peur mais lâĂ©quilibre de la peur qui a rendu possible la survie de notre civilisation." Golda Meir 1898â1978. "Quelle dignitĂ© peut avoir lâhomme sans patrie, sans drapeau, sans adresse. Quelle dignitĂ© ?" Mahmoud Darwich 1941â2008. Le tiers-monde indĂ©pendance, contestation de lâordre mondial, diversification "La colonisation est plus que la domination dâun individu par un autre, dâun peuple par un autre ; câest la domination dâune civilisation par une autre ; la destruction des valeurs originales par des valeurs Ă©trangĂšres." LĂ©opold SĂ©dar Senghor 1906â2001. "Le principe fondamental de toute guerre coloniale est que lâEuropĂ©en soit supĂ©rieur aux peuples quâil combat ; sans quoi la guerre nâest pas coloniale, cela saute aux yeux." Anatole France 1844â1924. "Le prix de lâhomme baisse quand il nâa plus lâusage de sa libertĂ©." HĂŽ Chi Minh 1890â1969. "La non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe, câest lâamour pur." Gandhi 1869â1948. Ă la recherche dâun nouvel ordre mondial depuis les annĂ©es 1970 "Lâancien systĂšme sâest Ă©croulĂ© avant que le nouveau nâait pu se mettre en marche." MikhaĂŻl Gorbatchev 1931. "Je viens Ă vous avec un rameau dâolivier dans la main gauche et une mitraillette dans la main droite. Ne faites pas tomber le rameau dâolivier." Yasser Arafat 1929â2004 le 13 novembre 1974 lors dâun discours Ă lâONU. "Lâhistoire a lancĂ© aux Ătats-Unis et Ă leurs alliĂ©s un appel Ă lâaction, et câest tout autant notre responsabilitĂ© que notre privilĂšge que de mener ce combat pour la libertĂ©." George W. Bush 1946, le 29 janvier 2002.
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Soixante ans aprĂšs l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, les acteurs et hĂ©ritiers de cette guerre peinent Ă s'entendre autour d'une histoire douloureuse et conflictuelle. Franceinfo a interrogĂ© l'historien Benjamin Stora, auteur d'un rapport sur ces questions mĂ©morielles."Il ne s'agit plus de dĂ©chiffrer pas Ă pas un destin dĂ©jĂ Ă©crit au ciel mais d'Ă©crire le prĂ©sent comme une histoire que les siĂšcles futurs sauront lire", Ă©crit Alice Zeniter dans son roman L'Art de perdre, qui retrace l'Ă©popĂ©e d'une famille de harkis durant la guerre d'AlgĂ©rie. Soixante ans aprĂšs la signature des accords d'Evian, le 18 mars 1962, qui proclamĂšrent un cessez-le-feu et ouvrirent la voie Ă l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie en juillet, les acteurs de cette guerre et leurs descendants continuent de se diviser sur cette histoire douloureuse. Quelles sont les traces et les effets des mĂ©moires de la colonisation et de la guerre dâAlgĂ©rie sur la sociĂ©tĂ© française ? Quel statut donner aux souvenirs de chacun ? Comment Ă©crire un rĂ©cit commun ? Franceinfo a interrogĂ© l'historien Benjamin Stora, auteur d'un rapport sur la mĂ©moire de la colonisation et de la guerre dâAlgĂ©rie. Il est Ă©galement l'auteur de France-AlgĂ©rie, les passions douloureuses 2021, Albin Michel. Franceinfo En France, combien de personnes sont aujourd'hui concernĂ©es par la guerre d'AlgĂ©rie ? Benjamin Stora Parmi ceux qui ont vĂ©cu la guerre d'AlgĂ©rie, il y a le groupe le plus important, celui des appelĂ©s du contingent. Plus d'un million et demi de soldats ont Ă©tĂ© envoyĂ©s de mĂ©tropole en AlgĂ©rie. Ensuite, il y a eu un million d'EuropĂ©ens d'AlgĂ©rie, les pieds-noirs. Pendant la guerre, il y avait dĂ©jĂ 400 000 immigrĂ©s algĂ©riens en mĂ©tropole, auxquels s'ajoutent 500 000 autres AlgĂ©riens venus aprĂšs l'indĂ©pendance. En 1962, il y avait donc en France environ 3,5 millions de personnes nĂ©es en AlgĂ©rie ou qui y ont vĂ©cu. Il faut bien sĂ»r ajouter le groupe important des harkis supplĂ©tifs musulmans de lâarmĂ©e française et leurs enfants, soit 200 000 personnes environ, puis tous les gens mĂȘlĂ©s, les opposants, ceux qui ont construit leur parti politique durant la guerre, les "porteurs de valise" militants soutiens du Front de libĂ©ration nationale. Avec les descendants, on estime qu'il y a entre 6 et 7 millions de personnes concernĂ©es aujourd'hui en France par la guerre. A l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, quelle a Ă©tĂ© l'attitude de la France vis-Ă -vis des acteurs de cette guerre ? TrĂšs vite, il a fallu tourner la page de cette guerre pour diffĂ©rentes raisons. La France sortait de plusieurs dĂ©cennies de conflits, la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Indochine, puis la guerre d'AlgĂ©rie. Il y avait une volontĂ© trĂšs nette d'une immense majoritĂ© de la population de connaĂźtre la paix. MĂȘme si la guerre d'AlgĂ©rie, qu'on a longtemps appelĂ© "les Ă©vĂ©nements", "la guerre sans nom", semblait lointaine depuis la mĂ©tropole, la France vivait en situation d'angoisse, d'anxiĂ©tĂ© de la guerre, et il y avait un grand dĂ©sir d'oubli. Puis les annĂ©es 1960 marquent le dĂ©but des Trente Glorieuses, il y a une volontĂ© de consommation, de voyages. La France veut entrer dans la modernitĂ© Ă©conomique. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle veut rĂ©orienter le poids gĂ©opolitique de la France vers la construction europĂ©enne et l'axe Paris-Bonn Allemagne. Pour les dirigeants politiques, il y a un dĂ©sintĂ©rĂȘt vis-Ă -vis de l'ensemble des populations du Sud, tĂ©moins d'une Ă©poque qui reprĂ©sente l'ancien temps, le temps de l'Empire, de la colonisation. Dans votre ouvrage La GangrĂšne et l'oubli, vous expliquez comment l'Etat a organisĂ© cet oubli⊠Il y a eu une volontĂ© de l'Etat d'effacer cette histoire. De nombreuses mesures d'amnistie sont instaurĂ©es dĂšs 1962. La premiĂšre figure dans les accords d'Evian, oĂč il est dĂ©cidĂ© qu'on ne peut pas juger les responsables des exactions commises durant la guerre. Ensuite, il y a la loi de 1968 qui attribue l'amnistie pĂ©nale aux militants de l'AlgĂ©rie française et de l'OAS, et qui leur permet de revenir en France. En 1974, sous ValĂ©ry Giscard d'Estaing, des lois effacent toutes les condamnations prononcĂ©es pendant ou aprĂšs la guerre d'AlgĂ©rie. En 1982, François Mitterrand rĂ©intĂšgre dans l'armĂ©e française les principaux gĂ©nĂ©raux putschistes, avec grades, pensions et dĂ©corations. "Il n'y a jamais eu de procĂšs sur la guerre d'AlgĂ©rie en France. Personne n'a Ă©tĂ© poursuivi." Benjamin StoraĂ franceinfo A l'Ă©poque, l'oubli est aussi voulu par la sociĂ©tĂ© française. Les personnes qui ont vĂ©cu la guerre avaient "intĂ©rĂȘt" Ă oublier, il y avait une volontĂ© de surmonter le deuil, les Ă©preuves. Il n'y a pas eu d'opposition sur ces lois d'amnistie, pas de revendications. La demande d'abrogation de ces textes viendra plus tard avec le rĂ©veil mĂ©moriel des enfants et petits-enfants dans les annĂ©es 2000. Quelle a Ă©tĂ© l'Ă©volution du discours des prĂ©sidents français Ă ce sujet ? Pour le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, Georges Pompidou, ValĂ©ry Giscard d'Estaing et jusqu'Ă François Mitterrand, le discours a Ă©tĂ© trĂšs simple. Il s'est focalisĂ© sur le partenariat Ă©conomique avec l'AlgĂ©rie, pays qui restait trĂšs important, notamment avec l'exploitation du gaz et du pĂ©trole dans le Sahara. Il y a aussi eu des accords sur la gestion des migrations entre les deux pays. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, le discours change avec Jacques Chirac. En 2005, l'ambassadeur de France en AlgĂ©rie, Hubert Colin de VerdiĂšre, condamne pour la premiĂšre fois les massacres de SĂ©tif, Guelma et Kherrata [rĂ©pressions sanglantes survenues le 8 mai 1945, en AlgĂ©rie, pendant des manifestations indĂ©pendantistes]. En 2008, Ă Constantine, Nicolas Sarkozy condamne le systĂšme colonial. En 2012, Ă Alger, François Hollande reconnaĂźt les souffrances infligĂ©es par la colonisation. Ces discours sont des gestes de reconnaissance de l'histoire, ils condamnent le colonialisme, mais sans nommer des actes prĂ©cis. Emmanuel Macron marque-t-il une rupture ? Contrairement Ă ses prĂ©dĂ©cesseurs, Emmanuel Macron nomme des personnes et des lieux. Il reconnaĂźt l'assassinat de Maurice Audin [mathĂ©maticien communiste militant de l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie] par le systĂšme colonial français, l'assassinat d'Ali Boumendjel, avocat et militant nationaliste. Il reconnaĂźt la fusillade de la rue d'Isly, le 26 mars 1962 contre les EuropĂ©ens, le massacre des AlgĂ©riens Ă Paris le 17 octobre 1961, l'abandon des harkis⊠Il y a un changement de tonalitĂ© opĂ©rĂ© par des choses concrĂštes. Cela permet d'avancer de façon pratique dans la connaissance de l'histoire, c'est un changement important. Depuis la remise de mon rapport [sur "les mĂ©moires de la colonisation et de la guerre d'AlgĂ©rie"] en janvier 2021, il y a eu plus d'actes concrets qu'en soixante ans. Ces gestes sont une rĂ©ponse Ă des mouvements citoyens, des associations d'enfants d'immigrĂ©s, de harkis, de rapatriĂ©s, de pieds-noirs, qui se sont battues durant des annĂ©es pour qu'on reconnaisse ces Ă©vĂ©nements et ces personnalitĂ©s. "Ces reconnaissances permettent de nommer les choses. Comme disait Albert Camus 'Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde'." Benjamin StoraĂ franceinfo Il y a eu aussi l'ouverture plus large des archives, rĂ©sultat d'une bataille mĂ©morielle livrĂ©e par les historiens depuis trĂšs longtemps. Bien sĂ»r, il reste encore beaucoup de choses Ă faire. Dans mon rapport, j'ai proposĂ© Ă©galement de se pencher sur les essais nuclĂ©aires rĂ©alisĂ©s en AlgĂ©rie et leurs effets. Je propose d'amĂ©liorer l'entretien des cimetiĂšres europĂ©ens en AlgĂ©rie, de rĂ©diger un guide des disparus pendant la guerre. Quel est l'Ă©tat de la souffrance des personnes qui ont vĂ©cu la guerre et de leurs descendants ? Vous parlez de "communautarisation des mĂ©moires" et de "compĂ©tition victimaire". Depuis la fin de la guerre, il n'y a pas eu un discours fort et commun sur la guerre, mais des lois d'amnistie, qui ont provoquĂ© un fort ressentiment. Chaque groupe s'est fabriquĂ© une identitĂ© Ă partir d'un personnage, une date, mais il n'y a pas eu de rĂ©cit commun. Des fractures existent mĂȘme au sein de ces groupes. Aujourd'hui, nous sommes certes sortis de l'oubli, mais pour tomber dans une sorte de "guerre des mĂ©moires" qui s'est faite dans le dĂ©sordre et dans le repli identitaire. Je lis aussi cette situation comme l'affaiblissement des batailles citoyennes qui profitent Ă un groupe particulier. On est dĂ©sormais plus habituĂ© Ă ĂȘtre dans un statut de victime que de combattant. "Chaque groupe souhaite qu'on reconnaisse sa vĂ©ritĂ© de maniĂšre exclusive au dĂ©triment des autres. Le grand danger est de ne pas trouver de passerelles, de sĂ©parer les mĂ©moires." Benjamin StoraĂ franceinfo Il faut reconstruire ces passerelles. "Les mĂ©moires divisent, l'histoire rassemble", comme le dit l'historien Pierre Nora. Comment cette mĂ©moire est-elle traitĂ©e en AlgĂ©rie ? Cette mĂ©moire de la guerre s'enracine dans un temps trĂšs long, de plus de 130 ans, depuis le dĂ©but de la colonisation en 1830 jusqu'en 1962. La guerre d'indĂ©pendance y est appelĂ©e "rĂ©volution". La mĂ©moire est anti-coloniale, elle se caractĂ©rise par la dĂ©possession des frontiĂšres, des massacres, des exactions, des dĂ©placements de populations. Contrairement Ă la France, il n'y a pas d'aspect positif, c'est une mĂ©moire douloureuse. AprĂšs la guerre, diffĂ©rentes mĂ©moires se sont confrontĂ©es. Il y a eu d'un cĂŽtĂ© ceux qui ont Ă©tĂ© les pionniers du nationalisme algĂ©rien â Messali Hadj, Ferhat Abbas â et de l'autre ceux qui ont dĂ©clenchĂ© la guerre â Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem â et qui n'ont pas eu leur place aprĂšs l'indĂ©pendance et ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s de la scĂšne politique. L'AlgĂ©rie doit se rĂ©approprier le travail des pĂšres fondateurs de la guerre et du nationalisme algĂ©rien. Elle doit aussi voir comment elle situe la mĂ©moire française dans son histoire, trouver une place pour les EuropĂ©ens d'AlgĂ©rie, les Juifs indigĂšnes au sens de l'Ă©poque sĂ©parĂ©s des musulmans par le dĂ©cret CrĂ©mieux. C'est un travail trĂšs difficile dont on a commencĂ© Ă avoir des traces dans les revendications du mouvement Hirak. L'AlgĂ©rie place la question de l'excuse comme prĂ©alable Ă toute discussion avec la France. Qu'en pensez-vous ? Je ne suis pas contre le principe de l'excuse, mais en gĂ©nĂ©ral c'est utilisĂ© comme un argument idĂ©ologique qui empĂȘche concrĂštement d'avancer. Tous les grands discours de condamnation ou d'excuses que l'on a pu observer dans d'autres guerres n'ont pas permis de rĂ©gler l'hĂ©ritage du passĂ©. Les Japonais ont fait beaucoup d'excuses aux Chinois, aux CorĂ©ens, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, les AmĂ©ricains aux Vietnamiens aprĂšs la guerre du Vietnam. Cela n'a pas empĂȘchĂ© les mĂ©moires de saigner, les revendications de continuer Ă s'exprimer. "Je suis plus partisan des travaux pratiques que des condamnations morales." Benjamin StoraĂ franceinfo Il y a des gens qui ne peuvent exister qu'en tenant cette posture. Rester dans le conflit les fait vivre, et ce, des deux cĂŽtĂ©s de la MĂ©diterranĂ©e. Pour moi, il faut avancer sur des actes concrets. J'ai notamment proposĂ© la construction d'un musĂ©e d'histoire de France et d'AlgĂ©rie Ă Montpellier pour centraliser sur un lieu les savoirs de cette guerre. En France, certains refusent de regarder ce passĂ© colonial en face et avancent le thĂšme de la "repentance". Qu'en pensez-vous ? C'est un discours idĂ©ologique, fabriquĂ© et portĂ© par une partie de la classe politique française. Personne n'a jamais demandĂ© de repentance, mais une reconnaissance de ce qu'il s'est passĂ©. Il faut sortir de ce piĂšge par des mesures concrĂštes, comme celles que je propose dans mon rapport. Que pensez-vous des questions de rĂ©paration ? La rĂ©paration est nĂ©cessaire, mais il faudrait d'abord savoir de qui on parle. Combien de personnes ont disparu ? Combien ont Ă©tĂ© touchĂ©es par les essais nuclĂ©aires au Sahara ? Les rĂ©parations doivent s'articuler sur des faits argumentĂ©s. Une autre forme de rĂ©paration pourrait ĂȘtre l'enseignement de la guerre d'AlgĂ©rie. L'enseignement a commencĂ© Ă prendre en compte cette histoire depuis une vingtaine d'annĂ©es. Il faut maintenant s'intĂ©resser davantage Ă la colonisation.
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